Da Jia Hao ! 大家好!

Bienvenue sur ce blog !

Je m'appelle Maxime, et j'ai travaillé en tant que V.I.E. dans la ville de Shenyang entre le mois de Novembre 2009 et le mois d'Août 2011.

Me voici donc rentré en France, mais pour autant j'essaierai de continuer à faire vivre ce blog, car il me reste encore quelques histoires à vous raconter. Et pourquoi pas le prolonger plus tard ?

Ce blog est fait pour vous, mais merci de LAISSER UN COMMENTAIRE, car un post non commenté, c'est comme s'il n'était pas lu... Pour lire dans l'ordre chronologique, il faut commencer par la fin et lire de bas en haut. enJoy !

Voici l'heure qu'il est du côté de l'Empire du Milieu : horloge parlante

jeudi 13 octobre 2011

Voir Hong Kong... et repartir

Cette fois-ci, c’était bel et bien le dernier trip, la dernière escapade en dehors de Shenyang, avant de rentrer en France. Je suis donc parti 5 jours à Hong Kong, pour voir l’ami Pad, accompagné d’Alain qui lui aussi rendait visite à son pote Pierre. La tentation était trop forte pour le compère Mathieu, qui nous a rejoints pour le week-end ! Encore un mini-rassemblement “bouliste”, et bien sûr, encore un super week-end !
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Vue de Central (le quartier d'affaires) depuis Kowloon
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Comme Pierre et Pad travaillaient tous les 2 le vendredi, Alain et moi sommes partis nous balader sur Lamma Island, petite ile au sud de l’île principale de Hong Kong. Nous avons pu découvrir à quel point le système de transport public de la ville est développé. Métro, taxi, tramway, ferry, bus, minibus, toute la ville est quadrillée de manière impressionnante, et comme à Shanghai ou encore à Séoul, ils ont une carte “Octopus”, une espèce de “Multipass” qui permet de tout payer, les transports, mais aussi les petites courses, les restaurants, etc… C’est tout simplement idéal. On se demande vraiment pourquoi un tel système n’existe pas encore par chez nous…
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Plage sur Lamma Island
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Vendredi soir, Mathieu nous rejoignait, l’occasion d’aller poser ses affaires chez Pad, et d’y prendre l’apéro ! Ensuite, après un rapide passage sur Wan Chai, quartier pas forcément très bien fréquenté (si vous voyez ce que je veux dire), nous partions sur Lan Kwai Fong, LA rue des bars de Hong Kong. Mais pas trop tard quand même, car le lendemain nous attend une journée “boat trip” organisée par une connaissance de Pierre. Au menu : 86 personnes sur 2 gros bateaux, direction les New Territories, pour de la baignade, du farniente, mais aussi des activités un peu plus sportives pour les plus téméraires. C’est ainsi que j’ai expérimenté pour la première fois le wakeboard, qui n’est autre que du ski nautique avec un snowboard, pour ceux qui ne connaîtraient pas. C’est trop génial, même si ça fait sacrément mal aux bras ! Visiblement, pour beaucoup de gens à Hong Kong, les week-ends ressemblent beaucoup à cela : la proximité des plages et des New Territories est un luxe exceptionnel dont ils auraient bien tort de se priver, et l’agencement des îles est tel que toute sorte d’activité aquatique (sauf peut-être le surf et la plongée sous-marine) est envisageable : windsurf, wakeboard, kite-surf, tout est praticable ici !
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Le fameux tramway à deux étages. 6è génération.
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La civilisation fait son chemin
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Dimanche, c’est tout courbaturés (et brûlés par le soleil pour certains !) que nous nous engagions dans une petite visite des “classiques” de Hong Kong, à savoir, une balade dans le quartier de Wan Chai, histoire d’acheter un petit iPhone pour un copain, et de prendre le fameux tramway à deux étage de la ville. Puis nous montions au Victoria Peak, sans passer par la case téléphérique, car beaucoup trop de “mainlanders” (les Chinois du continent) qui faisaient la queue. Nous avons été plutôt chanceux et avons profité d’une vue assez dégagée pour avoir un bel aperçu de la baie. Puis nous sommes tranquillement redescendus pour traverser la baie en ferry direction Kowloon, pour assister au show son et lumière qui a lieu tous les soirs à 20h. Ce devait être au moins la 10è fois que Pierre accompagnait des gens pour ce show, et il commençait à le connaître par cœur ! Le show consiste en un petit quart d’heure pendant lequel les bâtiments du côté de l’île principale sont illuminés, avec des néons qui changent de couleur (je vous avait déjà expliqué à quel point ils aiment ça, les Chinois), et de la musique. Bon, ce n’était pas digne de ce qu’on avait vu avec les parents à Yangshuo, bien sûr, mais il faut reconnaître que c’est pas trop mal.
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Vue depuis le Victoria Peak
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La troupe du week-end
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Mathieu devait ensuite nous quitter en vitesse pour aller prendre son avion, et nous profitions de notre dernier dîner à HK avec Alain pour aller déguster des spécialités locales. La nourriture cantonaise est bien différente de la cuisine du Dong Bei, et surtout les quantités servies n’ont rien à voir ! Les plats nous paraissent bien ridicules, et nous sommes obligés de revoir la commande à la hausse. Mais c’est franchement pas dégueux.
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Comme sur les cartes postales...
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Lundi, Alain et moi profitions de la dernière matinée pour aller se balader dans les marchés de Kowloon, qui n’étaient malheureusement pas vraiment ouverts. Nous retrouvions Pedro et Pad pour le déjeuner express dans un restaurant à Dim Sum, les fameux raviolis/beignets/rouleaux de printemps cuits à la vapeur, spécialités du sud de la Chine. Et puis c’était l’heure de rentrer, le dernier retour vers Shenyang, avant un bon petit moment certainement...

mercredi 10 août 2011

Trip dans le Sichuan

Mes chers lecteurs, la fin approche ! Je rentre tout juste de ce qui sera sans doute mes dernières vacances chinoises, c’est-à-dire 9 jours dans le Sichuan, province chinoise juste au nord du Yunnan et au sud du Gansu, aux portes du Tibet. Région montagneuse et encore relativement épargnée par les ravages de la folie de la construction chinoise, le Sichuan est aussi connu pour sa culture très riche, ses réserves naturelles, ses pandas, et bien sûr sa cuisine TRÈS épicée.
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Hot Hot Pot du Sichuan
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Apres avoir lutté des après-midis entières (littéralement) sur des sites internet chinois pour avoir des billets d’avion pas chers, je m’en suis finalement sorti pour un A/R à 200 euros, ce qui n’est pas trop mal étant donné que je m’y suis pris un peu plus de 2 semaines à l’avance seulement. Mais ça ne m’a vraiment toujours pas réconcilié avec les systèmes de réservations de billets d’avion sur Internet. Bref, départ le 21 juillet pour Chéngdū (成都), capitale du Sichuan et patrie des Pandas !
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Chéngdū est une ville ma foi fort agréable : même en plein été, le temps n’était pas du tout étouffant comme ce que j’ai déjà pu rencontrer à Shanghai notamment, ou même certaines journées vraiment chaudes à Shenyang. Les rues sont bordées d’arbres, un peu comme dans la concession française de Shanghai, et parfois ces arbres forment des arches au-dessus des routes, ce qui les rend bien plus chaleureuses qu’à Shenyang. Les gens conduisent globalement moins mal qu’à Shenyang, même si c’est toujours de la conduite à la chinoise. Enfin, la ville semble un peu mieux construite que Shenyang, à qui il manque un réel centre-ville. A Chéngdū, la ville est organisée autour de Tian Fu Square (天府广场, tiān fǔ guǎng chǎng), et tout comme à Beijing, les périphériques successifs sont numérotés (一环路, 二环路, yī huán lù, èr huán lù, …), ce qui donne des repères très pratiques pour circuler dans la ville. Bientôt, la ville sera également équipée d’un réseau de métro. Comme à Shenyang, pour le moment, une seule ligne est en service.
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Petit panda rouge
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L’attraction à Chéngdū, c’est bien entendu les pandas, et d’ailleurs on en voit partout dans les rues : sur les taxis, les T-shirts, les casquettes et toutes sortes d’articles de souvenirs. En revanche, quelle ne fut pas ma déception de n’en apercevoir qu’un ou deux malheureux en cage dans la réserve qui leur est dédiée au nord de la ville. En effet, en cas de grosse chaleur, les pandas sont rentrés dans des bâtiments climatisés et on ne les aperçoit pas vraiment “au naturel”. En revanche, il est assez marrant d’apercevoir les xiǎo xióng māo (小熊猫), ou petits pandas rouges à la croisée entre les pandas et les renards. Ceux-là étaient “en liberté” et ils étaient plutôt marrants à regarder. C’était un peu la consolation du jour, étant donné que j’avais fait le déplacement pour voir des animaux, quand même !
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Le seul "vrai" Panda que j'ai pu voir : en cage...
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Chéngdū a beau être une ville sympa, ça reste une grande ville chinoise, et l’appel des grands espaces se faisait de plus en plus pressant. Direction donc Jiǔ Zhài Gōu (九寨沟), une réserve naturelle classée au patrimoine mondial de l’Unesco, qui paraît-il vaut le détour. Et bien je peux vous dire que je n’ai pas été déçu. C’est absolument magnifique, des paysages à couper le souffle, avec des lacs dont l’eau un d’un bleu turquoise inoubliable. Je pense qu’encore une fois, les photos parleront d’elles-mêmes. Le parc en lui-même est assez grand (environ 18km de long), et il est établi dans une vallée qui se divise en deux vers la moitié. J’ai donc passé 2 jours dans le parc, grosso modo un jour par “demi vallée”.
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C'est pas parce qu'on est dans le plus bel endroit de la Terre qu'on n'a plus le droit de faire le con...
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Au sein du parc, des lignes de bus ont été mises en place pour permettre aux touristes de circuler de points de vue en points de vue. C’est super pratique pour atteindre les sites très éloignés, notamment l’extrémité d’une des branches du “Y”, mais pour le reste, je conseille d’éviter, car tous les touristes chinois font ça, prennent le bus, descendent 15 minutes aux arrêts pour faire leurs photos, et remontent en direction du point de vue suivant. Il est vraiment préférable de profiter de cela pour être tranquille sur les petits chemins qui longent les lacs. Surtout que plus on s’enfonce vers le fond du parc plus les chemins se font déserts, alors que les lacs n’en sont pas moins magnifiques. Dans tous les cas, on s’en met pleins les yeux !
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Petit rappel : le Tibet n'est pas loin !
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Five-colored pool
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Les 12-13 heures de bus pour faire Chéngdū - Jiǔ Zhài Gōu m’avaient un peu refroidi, surtout que c’est de la route qui porte encore certaines traces du tremblement de terre de 2008, avec notamment d’impressionnants glissements de terrain, éboulements de pierres, et autres ponts fracassés au-dessus de torrents déchaînés. Bref, même si je savais qu’il allait bien falloir faire un jour la route en sens inverse, j’ai préféré couper le trajet en 2 et m’arrêter à Sōngpān (松潘) petite bourgade bien sympathique connue pour ses treks à cheval. Je me suis donc joint à un groupe d’anglais et d’australiens pour faire un petit trek de 2 jours avec une nuit sous la tente en direction d’un autre petit parc qui renfermait des sources chaudes. C’était bien marrant, surtout que les guides étaient une bande de rigolos et que nous étions un groupe exclusivement laowai. Le parc ressemblait à un “mini Jiǔ Zhài Gōu”, et même si les sources chaudes étaient un peu décevantes, car pas si chaudes que cela, c’était assez chouette comme expérience. En revanche les courbatures furent sévères !
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Paysages autour de Sōngpān
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Je suis ensuite reparti vers Chéngdū dans l’optique de me rendre à Lèshān (乐山) et admirer la statue de Buddha “la plus grande du monde”. Je ne sais pas si c’est vrai, mais le machin est quand même assez costaud, du haut de ses 71 mètres, creusé dans une falaise au bord de la rivière. Je renouais avec peine avec l’atmosphère “Disneyland” des lieux touristiques chinois, dont Jiǔ Zhài Gōu en est (presque) l’exception. Résultat : près de deux heures de queue (sous la pluie…) pour descendre sur le petit chemin qui part de la tête et qui va jusqu’aux pieds de la statue. Mais ça vaut quand même plutôt le coup, puisque le reste du parc n’est pas suffisant pour rentabiliser l’entrée. Et puis ça permet d’avoir une vue d’ensemble du bazar. Le reste de Lèshān ne m’avait pas été spécialement recommandé, donc tel le “commuter” moyen, j’ai fait l’aller/retour depuis la capitale dans la journée.
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Regardez en haut à droite, pour avoir une idée de la taille réelle.
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Bof, il est pas si grand que ça, le bonhomme !
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Le temps m’était compté et ça faisait un peu juste pour aller grimper Éméi shān (峨眉山), une autre montagne sacrée (comprendre : “montagne avec des marches”) de Chine, sacrément balèze celle-ci. Aussi je décidais de rentrer gentiment à Chéngdū, de m’offrir une nuit d’hôtel gratos grâce à mes points fidélité (faut bien que ça serve de vivre à l’hôtel depuis 2 ans !), et de profiter un peu de la ville. J’ai aussi fait quelques emplettes de souvenirs et organisé une opération “cartes postales” de bourrin. Elles doivent être déjà arrivées à l'heure où je poste cet article. Et déjà s’achevaient mes dernières “vraies” vacances chinoises (je dis ça parce que je vais aller passer un dernier week-end à Hong Kong dans 2 semaines pour aller faire un bisou a l’ami Pad). Retour prévu au bercail le 29 août, mon Dieu que ça va passer vite...

lundi 8 août 2011

Week-end aux milles montagnes

Il y a maintenant 5 semaines (comme le temps passe vite), nous sommes sortis de Shenyang le temps d’une journée pour aller faire une petite balade en montagne du côté d’Ānshān (鞍山), ville située à une grosse heure de route au sud de Shenyang. C’est l’occasion de retrouver de l’air un peu moins pollué, et pour Claire (nouvelle stagiaire arrivée pour 6 mois) et Guillaume (technicien de passage qui vient accompagner Fabrice 3 semaines sur sa machine avant de lancer la même sur le nouveau site du Brésil) de découvrir un peu la “campagne” chinoise.
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Entrée du site
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Début de l'ascension
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Le site touristique (car malheureusement, c’est un site encadré, et non pas juste une montagne que l’on pourrait grimper tranquillement) s’appelle Qiānshān (千山, littéralement, les milles montagnes) et comme son nom l’indique, c’est une espèce de massif montagneux avec plein de sommets. Ça ressemble pas mal à ce que j’ai déjà pu voir à Huáshān (华山, près de Xī’ān) ou à Láoshān (崂山, près de Qīngdǎo), c’est-à-dire des massifs de pierres blanches, avec beaucoup de pins en guise de végétation dominante. C’est aussi beaucoup moins haut donc un poil moins impressionnant. Et bien entendu, puisque l’on est en Chine, on trouve un téléphérique, des chemins pavés de marches, et une entrée payante ! Néanmoins plus on se rapproche du sommet, plus on réussit à trouver des petits chemins sympas et vides (ou presque) de chinois. Donc on en profite pour se faire un bon petit pique-nique bien franchouillard, avec jambon-beurre et même des vaches Kiri (voui môôôsieur). Une fois rassasiés nous attaquons l’ascension vers le sommet par le chemin du Tigre.
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Touristes chinois typiques...
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Quelques passages étaient plutôt... étroits !
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Au retour vers la gare routière d’Ānshān pour prendre le bus de retour, nous avons pris un bus de ville qui nous a fait traverser des quartiers entiers complètement en travaux. C’était assez effrayant de constater qu’en fait, il y a bien pire que Shenyang ! La ville est encore plus en “reconstruction” que Shenyang, et ce ne sont pas quelques rues, quelques pâtés de maisons en travaux, mais bel et bien des quartiers complets. Avec bien entendu l’atmosphère irrespirable chargée de sable et de poussière qui va avec. Finalement, on n’est pas si mal à Shenyang.
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Malgré tous les inconvénients cités plus haut, c’était quand même bien sympa de faire un peu de marche et puis c’était tout de même bien mieux qu’une après-midi classique. En plus il faisait super beau et chaud, la vue était relativement dégagée, bref, encore une journée bien agréable.

mercredi 20 juillet 2011

Nouvel An Chinois

Encore un article un peu en retard sur l’actualité, mais puisque qu’en 2 ans de vie chinoise, je n’ai jamais vraiment assisté en personne au Nouvel An Chinois, j’estime qu’il n’y avait pas besoin d’écrire l’article en temps et en heure.
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Par où commencer ? Le nouvel an chinois est calculé sur le calendrier lunaire. Chaque année civile, ou plutôt dans le calendrier grégorien, il ne tombe donc pas toujours à la même date. En général, c’est tout de même relativement proche de notre nouvel an occidental, puisque la plage possible s’étale toujours entre le 21 janvier et le 20 février. C’est le premier jour du calendrier chinois, qui marque le début de la fête du printemps (春节, Chūn Jié), qui se déroule sur quinze jours et s’achève avec la fête des lanternes (元宵节, Yuán xiāo Jié). Comme par chez nous, c’est bien évidemment un moment de retrouvailles pour les familles chinoises. Mais ces retrouvailles ne sont pas faites au hasard, puisqu’elles obéissent à des règles assez précises. Je vais résumer brièvement, pour éviter de faire un plagiat de Wikipédia (mais je vous encourage à aller jeter un coup d’œil, c’est plutôt intéressant) : en guise de préparation, un “petit nouvel-an” est organisé dans les familles. Ensuite vient le véritable réveillon, généralement au sein de la famille paternelle. Une chaîne de pétards doit être allumée dès onze heures du soir ou minuit (voir plus bas…), par tradition visant à chasser les esprits maléfiques. Le jour du premier de l’An est généralement réservé aux visites. Les gens portent des vêtements neufs, et il faut porter au moins un élément rouge. C’est en général les sous-vêtements, au moins pour les femmes, et il est assez marrant de voir que les magasins de lingerie se font dévaliser à l’approche du Nouvel An, et qu’il n’est plus possible de trouver le moindre sous-vêtement rouge à cette époque de l’année. Le deuxième jour est traditionnellement celui où les femmes mariées rendent visite à leur famille avec enfants et mari. Le cinquième jour est en général celui où les commerces rouvrent. Le huitième ou neuvième jour — selon les régions — est l’anniversaire du dieu du Ciel (天公, Tiān gōng). Une cérémonie se déroule chez soi ou au temple tard le soir, au début de la nouvelle journée. Le quinze du premier mois est la dernière journée de la fête du printemps, marquée par la fête des lanternes.
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Vous imaginez donc bien que pour respecter ces règles, surtout si les familles des époux et femmes ne vivent pas à côté (et “pas à côté”, en Chine, ça peut faire assez vite “franchement super loin”), ça fait assez vite beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP de monde dans les transports en Chine. On évalue à 200 millions de personnes en déplacement pendant la semaine du Nouvel An Chinois chaque année. Déjà qu’en période “normale”, c’est pas toujours marrant de voyager en Chine (il me semble que je vous en ai déjà parle, non ?), vous comprenez maintenant pourquoi, outre le fait qu’il fait environ -10 à -15°C à cette époque à Shenyang, j’ai toujours fait en sorte de me trouver au soleil et pas en Chine à cette période de l’année.
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Autre aspect qui peut amener le laowai moyen à quitter le pays : le bruit. Chaque année, par tradition visant à chasser les esprits maléfiques, les autorités chinoises autorisent les tirs de feux d’artifice pendant une certaine période (en gros, 1 semaine avant le Nouvel An jusqu’à 1 semaines après, soit presque un mois complet), et cette autorisation est valable pour n’importe qui : en gros, n’importe quel quidam peut s’acheter de quoi faire sauter une banque et décider d’allumer le machin à peu près n’importe où. Je vous laisse essayer d’imaginer le bazar. Et c’est du non-stop toute la journée et toute la nuit. Eh oui, ils sont plus d’un milliard les chinois, rappelez-vous, donc y’en a toujours un disponible pour allumer une chaine de pétards (voire un carton de Bison IV…). Donc les premiers jours, on trouve ça marrant. Il y a de l’animation, on trouve des montagnes de restes de papiers rouges de pétards sur les trottoirs, ça sent le soufre, c’est bon enfant. Mais quand ça dure toute la journée et toute la nuit, on finit par en avoir ras le bol !
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Cette année, un hôtel de luxe à Shenyang a même été détruit par un très sérieux incendie suite à des explosions de feux d’artifice depuis un balcon de l’hôtel. Les étincelles auraient mis le feu à une pelouse en plastique, et les flammes se sont propagées à tout l’immeuble. Les pompiers n'ont pu l'éteindre car leur lance d'eau n'allait pas plus haut que 50 mètres alors que l'immeuble faisait 219 mètres de hauteur. Ce genre d’incident n’est pas inédit, et même dans les grandes villes comme Shanghai ou Beijing, des immeubles avait déjà été incendies. Cette année à Beijing, des incidents ont également eu lieu suite à des explosions de feux d’artifice de mauvaise qualité. Ces incidents conduisent les autorités à limiter l’usage de ces explosifs dans les centres-villes ou au moins à proximité des bâtiments, mais malheureusement il semble que ça ne soit pas toujours bien respecté partout !
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Pour finir sur une note positive quand même, le Nouvel An chinois rime aussi avec des décorations très sympathiques. Les portes de maisons notamment sont par tradition parées de décorations rouges qui forment une porte rouge au milieu de laquelle est placée un caractère 福 (, synonyme de bonne fortune, de bonheur), souvent dans un losange. Et partout dans la rue, dans les magasins, c’est bien entendu la couleur rouge, elle aussi synonyme de chance et de bon augure, qui domine. Bref, ça ne vaut peut-être pas le coup de rester toute la période du Nouvel An, mais si vous passez en Chine à ce moment, c’est quelque chose qui est intéressant à observer.

lundi 18 juillet 2011

Crise du sel en Chine

Article très en retard au regard de l’actualité, mais bon, on ne peut pas toujours être en phase avec les évènements : je vais vous décrire une anecdote assez marrante de l’après-Fukushima en Chine.
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Comme un peu partout dans le monde, et peut-être à plus juste titre en Asie qu’en Europe (j’ai ouïe dire que des mesures de radioactivité avaient été réalisées à Clermont-Ferrand dans la semaine qui a suivi l’incident nucléaire… ridicule…), une certaine panique s’est emparée des populations. Le nucléaire a toujours fait peur et ça n’est pas près de s’arrêter demain. Je dois dire que moi-même a un certain moment, j’étais content de voir que le vent soufflait dans le “bon” sens. Bref, au-delà de l’inquiétude presque normale liée à ce genre d’incident, une panique un peu plus amusante pour nous autres laowais s’est propagée au sein de la population chinoise, atteignant même une ampleur nationale.
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Je ne suis pas sûr de savoir d’où la rumeur est partie, mais toujours est-il que les chinois se sont mis à croire qu’une pénurie de sel allait arriver, puisque la centrale étant au bord de la mer, le sel allait “forcément” être contaminé. Par ailleurs, certaines rumeurs circulaient et vantaient les bienfaits du sel iodé pour lutter contre les radiations. S’en est suivi une ruée vers les supermarchés, qui se sont effectivement fait surprendre par la folie consommatrice. En moins d’une semaine, il était devenu presque impossible de trouver le moindre paquet de sel iodé, et dans les rares endroits épargnés par la pénurie, les prix avaient explosé (5 à 10 fois plus cher qu’avant la crise japonaise).
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Malgré les appels au calme du gouvernement, qui rappelait que 80% de la production de sel chinois est d’origine terrestre, que les réserves étaient plus que garanties, et qu’enfin le pays n’avait pas été affecté par les radiations, rien n’y faisait. Et devant les files d’attentes de plusieurs heures, parfois dès sept heures du matin, il a fallu rationner. Ainsi, chaque acheteur ne pouvait acheter plus de 350g de sel. Ceci n’empêchait pas certaines personnes de faire plusieurs fois la queue. D’autres ont eu l’idée de dévaliser la sauce de soja riche en sel. Car si le sel non contaminé venait à manquer, la sauce de soja également ! En conséquence, les actions de la Yunnan Salt & Salt Chemical Co ont augmenté de 10 % en une journée.
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Finalement, les sanctions du gouvernement à l’encontre des magasins qui surfacturaient les paquets de sel iodé, et la répression auprès de ceux qui avaient fait partir la rumeur sur des réseaux sociaux, semblent avoir eu raison de cette petite crise.
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Quelques liens pour ceux qui voudraient en savoir plus :

samedi 9 juillet 2011

Huludao – Xingcheng

Un week-end de mai, nous avons profité du beau temps pour sortir un peu de Shenyang et chercher de l’air un peu plus “pur” du côté de la mer. Nous voilà donc en route (enfin, en rails plutôt, puisqu’on n’a pas trop la droit de conduire, par ici…) pour Huludao, petite ville côtière sur le chemin entre Shenyang et Beijing.
Raph fait connaissance avec la population locale...
Les trains sont de mieux en mieux en Chine. Récemment, une nouvelle ligne rapide a été inaugurée entre Shanghai et Beijing, et les trains sont maintenant supposés reliés ces deux villes en moins de 5 heures. Dans le Dongbei, les trains ne sont pas encore aussi rapides, mais on ne se plaint quand même pas. En moins de deux heures, nous étions à Huludao. Le centre-ville ne présente qu’un intérêt mineur. On dirait Shenyang en plus petit, en moins haut, avec quinze fois moins de laowais (si, si c’est possible !), donc nous rejoignons rapidement le bord de mer, pour y déjeuner et essayer de trouver un endroit pour passer la nuit. Malheureusement, comme c’est encore le cas dans de nombreuses petites villes chinoises, il n’y a que très peu d’hôtels qui acceptent les étrangers. Même avec le chinois impeccable de Sophie et Raphaël, rien n’y fait, les établissements refusent.
Si les hôtels refusaient, ce n'était pas uniquement pour ça...
Du coup, nous décidons de faire route vers Xingcheng, petite ville un peu plus loin sur la côte, qui est censée abriter une ancienne petite ville fortifiée. 20 minutes de taxi plus tard, nous y voilà, et nous finissons par trouver un hôtel qui acceptent nos sales têtes de laowais. Ouf ! Dans l’après-midi, nous visitons la fameuse ville fortifiée, qui est maintenant remplie de petites boutiques qui vendent des fringues, des bibelots, de la bouffe, etc… Pas très pittoresque, mais au moins ce n’est pas Disneyland comme c’est malheureusement le cas dans la plupart des sites touristiques chinois aujourd’hui. Et puis le tour sur les remparts est franchement très agréable, même si encore une fois, nous avons l’étrange impression d’être les seuls à en avoir payé le droit d’accès…
Dans la foulée, nous sommes ressortis des remparts et avons erré dans le marché de ville. Ici encore, on trouve de tout, et ça m’a pas mal rappelé le petit marché où nous avions mangé avec les parents dans les environs de Yangshuo. Etalages de viandes et de poissons en plein air, fruits et légumes, senteurs et odeurs, tout est mêlé dans un joyeux capharnaüm. Mais au moins, pas de bactérie E. coli, ici ! On a juste toutes les autres…
Nous finirons la journée sur le bord de mer, pour admirer le coucher de soleil. Alain, en bon breton du Finistère nord, ne s’est pas refusé une petite trempette (elle avait quand même pas l’air bien chaude…), pendant que des chinois faisaient du pédalo dans la baie. Nous avons ensuite découvert des hôtels bien mieux que celui dans lequel nous étions, sur le front de mer, et qui acceptaient les loawais. Le tout pour environ les mêmes prix… Pour nous consoler, nous avons donc dîné dans l’un de ces hôtels, et on s’est régalé. Pour ponctuer le tout, j’ai eu un coup de fil de France de mes potes de la Bouliste, en retrouvailles chez Martin à Toulouse, ça m’a bien fait plaisir.
Encore un bel exemple de l'art kitsch chinois
Le dimanche, nous avions juste le temps d’une petite balade matinale le long de la mer, entre Xingcheng et Huludao. Bien sympathique, ma foi, et c’était une bonne préparation au bronzage pour mon séjour en Malaisie qui se profilait à l’horizon ! Arrivés à Huludao, petit resto de brochettes (suuuuuper bon) et hop, nous étions de retour à la gare pour repartir vers Shenyang. Seul point négatif du week-end, c’était parfois pesant d’être encore plus regardés par les gens que d’habitude. Les petites villes du Dongbei ne sont pas tout à fait ce qui ce fait de plus touristique en Chine, et donc les laowais se font plutôt rares dans ces coins là. En conséquence, nous avons eu presque l’impression de retrouver la “civilisation” de retour à Shenyang.

Une petite carte pour vous aider à repérer mes visites en Asie


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