Un dimanche de mai, nous sommes allés assister à un match de football dans l’un des deux grands stades de Shenyang. Pour rappel, ces stades ont accueilli les matchs des épreuves olympiques en 2008, donc ils sont assez balèzes (au moins 50 000 places je dirais). Le match du jour opposait une équipe de notre province, le Liaoning (辽宁宏运, Liáoníng Hóngyùn) à une équipe de Beijing (北京国安, Běijīng Guóān).
Grosse ambiance, beaucoup de monde aux abords du stade, avec les parures habituelles pour ce genre d’événements. Les supporters de Shenyang sont tous en rouge et noir, ce qui n’est pas fait pour me déplaire, les fanfares sont là, bref, je retrouve une atmosphère familière et ça ne fait pas de mal ! Malheureusement, la comparaison s’arrête là. Ou presque. Car si l’ambiance paraissait bon enfant à l’entrée du stade, elle est tout autre à l’intérieur. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas exactement un grand fan de football, et que je ne fréquente pas très souvent les stades, mais l’impression que j’en ai, c’est que les supporters (en excluant les hooligans et autres casseurs) viennent avant tout pour encourager leurs équipes, et non pour pourrir les adversaires. Ici, c’était tout le contraire. La tribune dans laquelle nous nous trouvions devait être celle des “ultras”, donc nous étions en plein milieu d’une foule rouge et noire, équipée de drapeaux, d’écharpes et de mégaphones, et visiblement aguerrie aux rites locaux, qu’ils soient chants ou danses. La plupart de ces chants, que dis-je, l’immense majorité d’entre eux, consistaient à insulter profondément l’adversaire (avec un focus tout particulier sur les mamans des joueurs…), à huer les joueurs entrants comme sortants, à siffler toutes les fautes, et bien sûr à ne pas respecter le silence avant les coups francs. Bref, un modèle exemplaire du fair-play chinois.
Mais bon, vu le niveau général sur le terrain (à peine niveau nationale 2, voire CFA je dirais…), c’était assez risible de voir tous les beaufs chinois s’agiter tous en cœur dans les tribunes. Et puis comme le soleil était au rendez-vous, l’après-midi était belle, et le prix de la place était relativement dérisoire (30 yuans, soit un peu plus de 3 euros…), bref, c’était quand même une expérience qui valait le coup.